Le Burn-out
Selon les enquêtes, entre 30 000 et 100 000 personnes sont touchées par le burn-out en France.

Quelques définitions
L’Organisation Mondiale de la Santé définit l’épuisement professionnel comme « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ».
Maslach et Leiter décrivent le burnout comme « l’écartèlement entre ce que les gens sont et ce qu’ils doivent faire. Il représente une érosion des valeurs, de la dignité, de l’esprit et de la volonté – une érosion de l’âme humaine. C’est une souffrance qui se renforce progressivement et continûment, aspirant le sujet dans une spirale descendante dont il est difficile de s’extraire… Qu’arrive-t-il lorsque le burnout vous gagne ? En fait, trois événements surviennent: vous vous sentez chroniquement épuisé; vous devenez cynique et vous détachez de votre travail; et vous vous sentez de plus en plus inefficace dans votre job ».
Le burn-out démarre sans que la personne atteinte en soit consciente par un sur-engagement dans son activité professionnelle, pour laquelle la personne se sent épanouie. Puis cette suractivité commence à déborder sur la vie familiale et sociale. Au cours des mois ou des années qui suivent, une anxiété se manifeste aggravée par la crainte de ne plus être aussi efficace et performant. Les premières failles surgissent et la peur de mal faire est compensée par la volonté de travailler encore davantage. Plusieurs années s’écoulent en général avant que l’effondrement arrive. Il se manifeste parfois par la survenue brutale un matin de l’impossibilité de se lever pour aller travailler mais également parfois par des signes de dépression.
Le burn-out n’est pas une maladie mentale. C’est un ensemble de symptômes résultant de la dégradation du rapport subjectif au travail.
Quels sont les effets du burn-out sur la santé physique et mentale ?
Nous pouvons remarquer que la dimension de l’engagement a une grande importance et que le l’épuisement professionnel touche différentes sphères. On observe un désinvestissement et une érosion de l’engagement.
Emotionnel
Sentiment de vide, d’impuissance, perte de confiance en soi, irritabilité, pessimisme, attitude bureaucratique, hypersensibilité, ou au contraire absence d'émotions, sentiment de perte de contrôle, peurs mal définies, frustrations, tension nerveuse, accumulation.
Comportemental
Repli, détachement, isolement, agressivité, impulsivité, baisse de l’empathie, conduites addictives, attitude négative, présentéisme, absentéisme. La personne peut devenir agressive, conflictuelle avec ses collègues, ses clients, ses fournisseurs. Epuisée, elle devient anormalement froide et indifférente, elle a tendance à s’isoler et fait preuve d’un cynisme inhabituel, détachement excessif vis-à-vis des événements et de l’entourage.
Cognitif
Diminution de la concentration, indécision, difficultés à faire des opérations simples, altération de la qualité du travail, difficultés à réaliser plusieurs tâches à la fois.
Motivation
Baisse de motivation, attitude négative envers le travail et les autres, désengagement.
Sentiment d'inadéquation de la personne par rapport à son poste
Sentiment d'échec, dévalorisation, insatisfaction de soi, absence de sens, désenchantement, impression que c'est insurmontable.
Les signes physiques :
Fatigue permanente, mal de dos, maux de tête et migraine, maux de ventre, tensions musculaires, nausées, vertiges, infections fréquentes, troubles du sommeil et insomnies conduisant à une fatigue chronique, tensions musculaires avec des douleurs rachidiennes (dos, nuque), variations du poids (prise ou perte de poids).
Les signes psychiques :
Un sentiment d’être dépassé par les événements, humeur triste ou manque d’entrain, difficulté à nuancer, à prendre des décisions, troubles du comportement alimentaire, toxicomanies (alcool, drogues, médicaments), frustration, sentiment d’échec.
Avec ces éléments concomitants, à un moment donné la personne sombre. Les personnes ont le sentiment d’être vidées de leurs émotions, elles font preuve de dépersonnalisation ou de cynisme. Elles deviennent insensibles à leur environnement et déshumanisent la relation à l’autre, que ce soit des collègues, des usagers, des clients ou des patients. Elles ont une vision négative des autres et du travail, le sentiment de ne pas répondre correctement aux attentes de leur supérieur ou de leurs clients, et finissent par se déprécier.
Quand l’épuisement perdure dans le temps, il peut également déclencher une dépression avérée qui vient aggraver le burn-out.
Ces témoignages qui en disent long...
« On parle de burn-out et j’avais la sensation de brûler de l’intérieur. »
« Et en tout cas le syndrome du burn-out est un syndrome qui est quand même pas mal lié aux valeurs. Et les valeurs et les croyances, quand on touche à ça, on ne sait plus dans quel sens aller donc en fait on s’effondre complètement et même en étant effondré complètement, tant qu’il reste une petite étincelle sur l'allumette j'aurais été jusqu'au bout alors qu'en fin de compte il suffisait de dire stop c'est tout. Mais on est incapable de dire stop. »
« Quand on parle de burn-out on va tous décrire les mêmes symptômes : épuisement, problématique avec la nourriture, désocialisation, plus envie de parler, fatigué, épuisé, surmenage permanent, ces challenges qu'on se donne inutiles, et qui détruisent. »
Selon le docteur Kamami « Tant que l’on conserve un intérêt pour sa vie privée, pour ses proches, pour sa famille, ça va encore. Mais attention à l’étape suivante, lorsque ça déborde sur la vie privée. Les gens se ferment totalement : ils se coupent de leurs relations, de leurs activités… Ils ne font plus rien, à part dormir. La vie privée n’existe plus. A ce moment-là, il faut réagir, ce sont les symptômes du burn-out. » Dr Yves-Victor Kamami, auteur du livre « Comment éviter le burn-out » aux éditions du Dauphin.
« Il y a 2 phases : le Burn où on commence à chauffer, et puis ça s’emballe et on arrive plus à arrêter cette machine à penser qui devient infernale. Ça va durer ce que ça va durer, selon les ressources de chacun et le problème. C’est la phase de Out qui ne prévient pas. C’est le cerveau qui gère notre état de survie. Du jour au lendemain, il prend les rênes en main et arrête tout. Le cerveau coupe tous les systèmes et ne prévient pas. » Olivier Lombard auteur du livre « Vaincre le burn-out, retrouver le Moi profond »
Les causes du burn-out
Elles peuvent s’expliquer à la fois par des caractéristiques liées au travail et à l’individu. Cela arrive quand les salariés en arrivent à ressentir un écart trop important entre leurs attentes, la représentation qu’ils ont de leur métier et la réalité du travail. Cette situation les vide « émotionnellement » et ils remettent progressivement en cause leur investissement initial. Ils vivent un véritable conflit de valeurs au sein de leur travail.
Les facteurs de risque liés au travail :
Surcharge de travail, pression temporelle, faible contrôle sur son travail, faibles récompenses, manque d’équité, conflits de valeur, demandes contradictoires, manque de clarté dans les objectifs, les moyens.
Les facteurs de risques liés à l’individu :
Dans les études, aucun lien n’a été établi entre l’épuisement professionnel, le genre, l’âge ou le niveau d’études. En revanche, comme pour le stress au travail, les études montrent que les traits de personnalité jouent un rôle dans la survenue de l’épuisement professionnel.
L’instabilité émotionnelle, c’est-à-dire la tendance à percevoir, construire et ressentir la réalité et les événements comme menaçants, pénibles et problématiques et le caractère consciencieux, c’est-à-dire être méthodique, organisé, soigné, méticuleux, persévérant, peut favoriser l’installation du burn-out.
Attention cela ne réduit en rien l’influence des facteurs de risques psychosociaux liés au travail dans l’émergence du burn-out.
Un autre aspect individuel à prendre en compte est l’importance du travail dans la vie de la personne, les valeurs qu’il représente pour elle, le sens qu’elle y donne.
Cela dit, il n’est pas forcément nécessaire de travailler « trop » ou être incapable de prendre du recul psychologiquement par rapport au travail pour s’épuiser professionnellement.
Trop de contraintes, un manque de soutien, ou un conflit de valeurs liées au travail peuvent engendrer à eux seuls un syndrome d’épuisement professionnel.
S’il y a un déséquilibre entre les ressources et les exigences auxquelles une personne doit faire face au travail, cette situation peut générer un état de stress qui aura des conséquences sur sa santé s’il est chronique.
Différences entre burn-out et dépression
Même si les symptômes semblent similaires, le burn out se différencie de la dépression au sens où il s’exprime en premier lieu dans la sphère professionnelle. Une dépression concerne tous les aspects de la vie. La dépression décrit un «état» de l’individu alors que le burnout permet de décrire un «processus » de dégradation du rapport subjectif au travail.
La diminution ou l’atténuation des troubles liés au burnout passent donc par une analyse menée de manière collective et paritaire des dysfonctionnements organisationnels et relationnels de travail.
Comment prévenir le burn-out ?
Pour prévenir le burn-out au niveau de l’entreprise, il faut prendre en compte des signaux collectifs et individuels et mettre en place des actions.
Exemples de signaux :
Le salarié se plaint-il de manquer d’énergie pour accomplir son travail ? Fait-il part de difficultés à se concentrer ? Est-il facilement irritable ? Dévalorise-t-il le travail qu’il accomplit, sa propre efficacité et ses compétences ? Manifeste-t-il des signes de désinvestissement professionnel ?
Un changement dans l’attitude du salarié, un repli sur soi, un désengagement inhabituel sont autant de signaux qui doivent interpeller l’entourage professionnel.
Il est recommandé de veiller à ce que l’organisation du travail et les contraintes qu’elle génère ne surchargent pas les salariés et ne les mettent pas en porte-à-faux vis-à-vis des règles et des valeurs de leur métier. Il convient également de permettre le travail en équipe ou encore de favoriser le soutien social.
Il faut veiller à trouver le juste équilibre entre exigences professionnelles qui pèsent sur les salariés et les ressources mises à leur disposition.
D’une manière plus générale, il est recommandé de mettre en place une démarche de prévention collective des risques psychosociaux.
Exemples de mesures pour prévenir les risques de burn-out
- Veiller à ne pas surcharger certains postes ou certains salariés.
- Favoriser le soutien social et éviter l’isolement : mise en place de groupes d’échanges sur les pratiques professionnelles, renforcement du travail en équipe (temps de travail réservé aux relèves de postes, espaces de partage d’expérience et d’échanges)
- Améliorer le retour sur l’efficacité du travail, la reconnaissance du travail accompli
- Etre vigilant au traitement équitable des salariés
- Partager les objectifs et les manières de faire pour les atteindre
- Prendre en charge les personnes atteintes du burn-out
Quand une ou plusieurs personnes sont victimes d’épuisement, l’encadrement peut leur proposer un entretien permettant de faire le point sur leurs difficultés. Les raisons de leur état en lien avec le travail doivent être recherchées. Elles peuvent parallèlement contacter le médecin du travail. Celui-ci estimera la nécessité d’une orientation vers une prise en charge spécialisée et appréciera l’opportunité d’un aménagement de poste ou d’une redéfinition des objectifs et des moyens à leur disposition. Le service de santé au travail peut également aider l’entreprise à repérer les facteurs de risques professionnels en lien avec les cas de burn-out portés à sa connaissance.
La prise en charge du burn-out
Au niveau de l’entreprise, la prise-en charge s’organise en plusieurs étapes :
- La prescription d’un arrêt de travail est le plus souvent nécessaire. Sa durée sera adaptée à la situation. Ce temps de repos devra durer aussi longtemps que nécessaire. Il est indispensable pour ensuite guérir. L’arrêt de travail doit vous permettre de prendre du recul, d’accepter le burn-out et surtout de récupérer avec du repos, de la relaxation ou encore une activité sportive.
- Si un traitement antidépresseur n’est pas toujours nécessaire, le traitement non médicamenteux est indispensable. Il repose sur une prise en charge psychologique par des interventions psychothérapeutiques ou psychocorporelles (thérapies cognitivo-comportementales, sophrologie, relaxation, méditation de pleine conscience, etc.). C’est le temps de la reconstruction identitaire.
- Organisation de la reprise du travail: le retour au travail ne se fait pas du jour au lendemain, il doit être préparé en collaboration avec le médecin du travail. Une visite de pré-reprise avec ce dernier est obligatoire après plus de 3 mois d’arrêt, et fortement recommandée en cas d’arrêt moins long. Elle permettra de proposer des aménagements de poste ou des formations professionnelles en vue d’un reclassement si nécessaire.
Les modalités de prise en charge et de traitement sont évaluées au cas par cas, selon la gravité des symptômes. En cas de burn-out sévère, le médecin traitant qui coordonne la prise en charge pourra adresser son patient à un psychiatre. Il est important par ailleurs qu’il se mette en contact avec le médecin du travail (avec l’accord du patient) pour que les conditions de travail soient analysées.
Conseils généraux au niveau individuel
- Si vous vous sentez surchargé ou débordé, faites une liste des tâches à accomplir par ordre de priorité. Vous pouvez les lister selon que vous devez accomplir vous-même ou que vous pouvez les déléguer. Apprendre à déléguer est important.
- Et si vous hésitez sur l’ordre d’importance des tâches, n’hésitez pas à en parler avec votre supérieur ou votre manager de manière à ce qu’il tranche. Il a peut-être des informations que vous n’avez pas et pourra vous aiguiller sur les priorités.
- Il est préférable de vous fixer des objectifs précis et réalistes pour éviter la frustration et le sentiment d’échec.
- Apprenez à reconnaître les situations et les événements qui vous angoissent afin de les anticiper.
- Fixez des limites et apprenez à dire « non ». Réfléchissez avant d’accepter une mission et de vous retrouver surchargé de travail. Il est également important de réfléchir à votre engagement professionnel et votre perfectionnisme.
- Évitez de comparer vos performances à celles de vos collègues ou de vous lancer dans une compétition avec eux.
- En cas de stress au travail, ne gardez pas vos soucis pour vous. Parlez-en à vos proches ou à des personnes qui connaissent le même type de problème. L’isolement contribue à l’épuisement émotionnel.
- Ecoutez les signaux que votre corps vous envoie. Essayez d’évacuer votre stress en pratiquant une activité physique régulière. En cas de fatigue, mieux vaut éviter les excitants, l’alcool et si possible le tabac.
- Apprenez à faire des pauses pendant la journée. Démarrez et terminez le travail à des horaires raisonnables. Prenez des vacances et coupez-vous du travail le soir et le week-end.
- Évitez de consulter vos messages professionnels à la maison et séparez autant que possible votre vie professionnelle de votre vie personnelle.
- Chaque jour, accordez-vous un temps de déconnexion de votre téléphone, votre ordinateur, vos e-mails et vos réseaux sociaux.
- Essayez de garder votre calme face aux événements professionnels et relativisez leur importance.
- Lorsque vous êtes stressé, vous pouvez facilement oublier de passer du temps avec vos amis et votre famille ou de faire des choses que vous aimez. Mais il ne faut surtout pas abandonner les autres activités et vos relations sociales. Nous ne sommes pas en mesure de gérer le stress sur une période prolongée et ces moments conviviaux sont importants pour recharger ses batteries.
- Apprenez à gérer votre stress avec quelques techniques de relaxation et de gestion du stress au travail. Les exercices de respiration sont un excellent moyen de diminuer le stress au quotidien et de lutter contre l’anxiété.
- Préservez votre santé en mangeant de manière équilibrée. En effet, ce que vous mangez a un impact considérable sur votre humeur et votre niveau d’énergie.
- N’ayez pas honte d’avoir besoin d’aide. Il est souvent difficile de trouver les solutions seul. La prise en charge médicale est donc indispensable pour rétablir un équilibre personnel et professionnel.
Les questions à se poser lorsque le travail pèse ?
Quelle est la place du travail dans ma vie ? Est-elle en accord avec la place que j’aimerais lui accorder ?
Quelles sont les raisons de mon mal-être au travail ? Pourquoi suis-je si sensible à ces situations et à ces événements ? Quels effets ont-ils sur moi ?
Comment puis-je modifier mes conditions de travail pour éviter que ces situations ne se produisent, ou pour diminuer leur impact négatif sur mon bien-être ? Pourquoi n’ai-je pas encore réussi à modifier mes conditions de travail ? Quels sont les freins qui m’ont empêché de le faire ? Puis-je raisonnablement demander à mon employeur de modifier certaines de mes conditions de travail ?
Les choses seraient-elles plus faciles si je changeais d’employeur ou de métier ? Quelle est ma part de responsabilité dans les raisons de mon mal-être ?
Attention cependant : se retirer trop longtemps de la vie professionnelle peut rendre le retour à celle-ci compliqué.
Comment savoir qu’il est temps de retourner au bureau ? Comme votre corps sait vous alerter et vous envoyer des signes d’épuisement physique, vous devriez également ressentir lorsque le repos vous a été bénéfique et que vous pouvez reprendre le travail.
Il est important de se rendre compte que la déconstruction a eu lieu à cause du travail mais que la reconstruction passe également par le travail.
En quoi la sophrologie peut aider les personnes victimes de burn-out ?
Les personnes touchées par l’épuisement professionnel se consument de l’intérieur, elles se coupent du sol, de leur ancrage et de leurs sensations. Or en sophrologie nous travaillons justement sur l’ancrage et les sensations, qui sont de merveilleux signaux d’alerte à écouter.
L’idéal est d’avoir une approche pluridisciplinaire. La sophrologie fait le lien entre le corps et le mental. Être accompagné par son médecin est bien entendu indispensable, mais aussi par un psychologue, ou un coach spécialisé en burn-out. Il est également bénéfique de travailler aussi sur son énergie avec un acupuncteur par exemple, ou un ostéopathe. Être pris en charge dans sa globalité est l’idéal.
Il est important de connaître les valeurs les plus importantes pour soi. La pratique de la sophrologie aide également à faire émerger ses valeurs. Quelle est mon écologie personnelle ? Après quoi je cours ? Quelles sont mes limites ? Qu’est-ce que j’accepte de faire ou non. Quelle est la valeur que je me donne ?
De même, prendre des vacances c’est bien mais pas suffisant. La preuve en est que dès le 1er jour de travail au retour des vacances on est déjà fatigué. Il arrive même que l’on soit encore plus fatigué à notre retour de vacances qu’avant de partir lorsque nous passons des vacances très actives. Quand vraiment vous êtes consumés de l’intérieur, 15 jours ne suffisent pas. Tout dépend de où vous en êtes. En cela la sophrologie peut vous aider à récupérer, que ça soit quand vous observez les 1ers signes d’épuisement ou dans la phase post burn-out. En savoir plus sur la sophrologie…
« On est vide, complètement vide. Le burn-out c'est rideau. Plus rien n'existe. Votre famille n’existe plus, vos amis n’existent plus, votre passion n’existe plus. »